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Alard. 9
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parlant à haute voix, lui a dit de faluer fa maîtreffe et de lui gliffer fon compliment, cc quc Arlequin a fait en faifant plufieurs poftures d'arlequin ct dc lazzis. Une féconde toile ayant été levée, a paru du fond du théatre plufieurs hommes et femmes repréfentant une académie jouant aux- cartes et aux dés. Un acteur vêtu en vieillard, faifant le perfonnage dc père, a fait un monologue trouvant à redire* de ce quc fa femme tenoit une académie chez lui. Pendant cet entretien à haute voix lefdits joueurs ont pris querelle cnfemble, fe font battus et un d'eux faifant le mort, l'arlequin et un pierrot faifant cnfemble plufieurs lazzis ont dépouillé le prétendu mort et partage par moitié fés vêtemens. La féconde toile s'étant baillée, Pierrot avec une repréfentation dc curiofité, ayant un écriteau de carte au bout d'un bâton, a chanté avec la guitare plufieurs couplets de chanfons fur l'agio. Arlequin voulant voir la curiofité, Pierrot indiquoit ii Arlequin cc que la curiofité contenoit et fur ce qu'Arlequin difoit qu'il voyoit une grande rue, Pierrot lui a dit quc c'étoit la rue Quinquenpoix. Arlequin feignoit de voir plufieurs per-fonnes arnaffées dans cette rue tenant des papiers à Ia main. Pendant lequel tems Pierrot lui a emporté furtivement un panier dc gibier qu'il devoit porter à l'avocat dc fon maitre, ce qui a fait faire plufieurs lazzis et poftures, ct cn fortant du théâtre, s'eft mis à crier : La rue Quinquenpoix I et dit que Pierrot lui avoit quinquenpoitifé fon gibier ; ce qui a formé une efpèce d'acte.
Enfuite celui qui repréfentoit le père dc la maitreffe, avce fa fille, ont paru cn faifant un monologue. Il difoit à fa fille qu'il vouloit la marier à un homme fort riche. Sur le moment Arlequin habillé cn vieillard a paru et a demandé à haute et intelligible voix cette fille cn mariage pour fon fils. L'amant a paru ct a dit à fon père quc l'on lui offroit quatre millions. Plufieurs acteurs fe difant agioteurs, tenant des papiers à la main, s'adreffent à Arlequin. Arlequin regardant lefdits papiers leur dit à l'un et à l'autre : « Un quart barbe faite, » et i d'autres : « Cela fe couchera comme il s'eft levé », et fe font retirés du théâtre, le père difant qu'il alloit envoyer chercher le notaire.
La toile s'étant levée, le théâtre a repréfenté une fallc dont le prétendu père louoit la magnificence à haute et intelligible voix et a fait un monologue fur le bonheur et la richeffe de fa fille. Enfin le théâtre ayant changé ct repréfenté un jardin orné dc pots dc fleurs et dc ftatues, Arlequin cn jardinier, le prétendu père et le prétendu amant ont fait un monologue fur la magnificence du jardin. Arlequin parlant feul dit que d'un coup de bêche et après avoir feme de la graine fur Ia terre, le fruit croiiToit comme des champignons, et figurant de bêcher la terre et dc femer, un homme avec des ailes cft forti des planches du théâtre ct a difparu avce viteffe. L'acteur repréfentant le père a demandé à Arlequin pourquoi il difparoiffoit fi vite, Arlequin lui a répondu : « C'eft parce qu'il court après la fortune. » Un autre homme étant pareillement forti du plancher dudit théâtre, paroiffant trifte ct fe retirant lentement, ledit père demande à Arlequin pourquoi celui-là alloit fi lentement. Arlequin lui a répondu : « C'eft qu'il avoit fait fa fortune. » Ledit prétendu père lui ayant encore demandé pourquoi lefdites ftatues étoient mouvantes, Arlequin
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